Faire du vert avec le numérique : la promesse du nuage
Le Cloud : cet outil au service de votre performance
Imaginez que vous êtes une entreprise, et que vous devez choisir entre :
- Stocker et gérer l’ensemble de vos données et de vos logiciels au sein de vos propres serveurs et ordinateurs… En supportant tous les risques de perte, de panne et de vol d’informations.
- Référencer l’intégralité de vos data sur un espace en ligne, accessible de n’importe où, sans aucun impact sur les capacités des disques durs en interne… La sécurité étant assurée par des prestataires professionnels.
Le choix s’avère souvent facile. Les avantages pratiques du nuage sont si évidents et si nombreux que bien des entreprises ont décidé de l’adopter.
Un exemple ? Google Cloud ! Le géant américain propose des services complets en ligne, sous forme d’infrastructures instinctives et d’applications. Google Doc et Sheet ne sont ainsi que des exemples d’outils parmi bien d’autres !
Profitons-en aussi pour préciser la nature hétéroclite de ces solutions en ligne. On y intègre les SaaS (Software as a Service), c’est-à-dire tous les logiciels de gestion dématérialisés, administratifs ou comptables, entre autres… Mais aussi les IaaS (Infrastructure as a Service), véritables machines virtuelles et ordinateurs numériques personnalisables à souhait.
Parler du Cloud, c’est ainsi aborder le sujet de la transformation des sociétés. Si celle-ci est numérique, qu’en est-il de l’impact écologique de ces nouvelles solutions en ligne ?
Faire de la RSE grâce au Cloud et au SaaS : une mode bientôt dépassée ?
Les SaaS et le Cloud se perçoivent comme un moyen de diminuer l’empreinte numérique des particuliers et des professionnels. Pour les entreprises, le recours au nuage présente quelques atouts en termes de RSE :
- réduction de la pollution des transports puisque ces dispositifs sont accessibles de n’importe où ;
- promotion subséquente du télétravail, avec pour corollaire la limitation des frais de déplacement ;
- centralisation des fonctionnalités au sein d’un même outil, donc moins de logiciels à faire tourner ;
- baisse de l’impact carbone, aux dires des rapports affichant le potentiel du Cloud et des SaaS ;
- suivi exponentiellement transparent de la pollution générée par ces outils cloud.
Les entreprises se tournent de plus en plus vers le Cloud, et on les comprend. Résumons les avantages ainsi :
- performance ;
- productivité ;
- geste écologique, en apparence.
Le nuage a de quoi en effet séduire. Au point d’en faire parfois un élément clef d’une stratégie de communication RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises).
Alors, oui, on pourrait peut-être sauver le monde avec le Cloud. Mais sommes-nous vraiment face à la solution écologique parfaite… Ou bien s’agit-il d’un exemple de greenwashing sur Internet ?
Être écologique via le Cloud : et en vrai ?
Le problème avec le numérique, c’est qu’il est virtuel (une fois que l’on a dit ça, on a tout dit !). Plus précisément : on ne voit pas ce qu’il y a derrière l’écran. Mieux ! Tout le monde ne sait pas comment fonctionne concrètement et matériellement un site internet, un logiciel Cloud ou un SaaS.
Pourtant, le sujet prend de l’ampleur ! Le rapport du Shift Project publié en 2019 estime à 4 % la part des technologies informatiques et en ligne dans le mix de la pollution numérique.
Soyons clair : vous aurez beau faire vos courses de manière éthique dans une épicerie paysanne, créer un site web plus écologique, ou travailler sur le Cloud… Vous ne serez jamais neutre en carbone !
Consommation d’énergie des datacenters
Derrière votre programme en ligne, il y a un datacenter, une sorte de superordinateur dédié au stockage et au fonctionnement des applications et autres logiciels. Des machines essentielles dans le schéma logistique du nuage !
Petit souci : l’augmentation de 9 % par an de la consommation énergétique de ces instruments digitaux (rapport du Shift Project précité). Notez que l’utilisation de la ressource par ces serveurs correspond à 1,8 % de la consommation des foyers américains par an (étude du Laboratoire américain des énergies renouvelables).
Apportons toutefois une nuance ! Des études démontrent une réduction de la consommation de plus de 80 % lorsqu’une entreprise passe des logiciels standards à des versions sous forme de SaaS. De l’écologie, oui…Mais par rapport aux systèmes antérieurs !
Pour mon site web, j’ai opté pour l’hébergeur suisse Infomaniak, reconnu pour ses engagements écologiques. Ils s’étendent à la gestion de leurs datacenters. Je vous glisse un lien affilié si vous souhaitez découvrir ce produit.
Déchets électroniques : la pollution qu’on ne veut pas voir (mais qui est pourtant là)
Voilà LE sujet difficile dans l’univers numérique et dans celui de la transformation digitale : la gestion des déchets électroniques. Les datacenters, hélas, ne font pas exception à la règle.
La réalité ? 20 % des composants d’un ordinateur portable sont recyclés et récupérés. Pour le reste… Direction les décharges gargantuesques de certains pays. Les consommateurs occidentaux peuvent les apercevoir dans quelques reportages d’Arte.
Les matériaux et les produits dangereux qui les suivent sont parfois brûlés, tout en contaminant les biotopes et les écosystèmes locaux. De quoi peser sur une nature déjà en péril. Au menu de ces composants :
- tantale ;
- arsenic ;
- indium ;
- mercure ;
- acide sulfurique ;
- zinc ;
- etc.
Le nuage pèse donc plus lourd qu’on le croit, y compris sur la biodiversité !
Acidification et pollution de l’eau
Les systèmes des datacenters ont besoin d’être refroidis, encore plus lors des pics de demande. Un peu comme le watercooling pour les PC. Il faut de l’eau douce pour assurer le bon fonctionnement de la machine.
À une époque où les sécheresses accablent certaines régions du monde. Où les ressources hydrauliques deviennent plus cruciales que jamais, quelle sera la place de ces mécanismes de refroidissement ? En réalité, nous parlons de plusieurs millions de mètres cubes d’eau potable utilisés annuellement.
Le 100 % Cloud : on y va ou on n’y va pas ?
À défaut de mieux, autant opter pour la meilleure solution en matière d’impacts environnementaux. S’agirait-il du Cloud ? Peut-être. Malgré ses conséquences parfois lourdes sur les écosystèmes, le choix des outils en ligne semble intéressant pour limiter la pollution numérique. Mais à plusieurs conditions :
- respect de la transparence, grâce à l’usage croissant des bilans carbone, qui intègrent obligatoirement le scope 3 ;
- sensibilisation aux enjeux de la transition écologique au niveau des entreprises et des réseaux économiques ;
- financement de l’innovation technologique afin de développer des solutions digitales moins polluantes ;
- sobriété numérique et la rationalisation de la demande.
Le vrai défi du Cloud et du SaaS ? La communication. En effet, les soucis écologiques ne sont pas directement perceptibles par le consommateur final… Lequel est supposé fournir un effort afin d’accéder à ces informations, dans une société favorisant de plus en plus l’instantanéité.
Si vous voulez faire de l’écologie grâce au Cloud, la transparence constitue une première décision courageuse et une valeur sûre ! Et si vous voulez poursuivre la réflexion sur le lien entre numérique et environnement, je vous invite à découvrir comment le SEO (Référencement Naturel) peut s’articuler avec la RSE.