Qu’est-ce que la sobriété éditoriale ?
La sobriété éditoriale est un concept récent, théorisé par Ferréole Lespinasse dans son ouvrage « Sobriété éditoriale : 50 bonnes pratiques pour éco-concevoir vos contenus web ». Elle s’adresse aux entreprises soucieuses de leur impact, aussi bien au niveau écologique qu’humain.
Définition de la sobriété éditoriale et contexte
💡 La sobriété éditoriale consiste à adopter une approche de communication permettant de produire et de diffuser des contenus, de manière responsable, en se concentrant sur l’utile et l’essentiel. Elle invite à piloter un site web dans son ensemble, de la création à la suppression de pages, en passant par leur mise à jour et leur archivage.
Cette politique s’insère dans un contexte où des entreprises soucieuses de leur impact recherchent des solutions éco-responsables pour adopter une meilleure stratégie de contenu.
« Aujourd’hui, l’empreinte environnementale des nouvelles technologies représente plus de gaz à effet de serre que l’aviation civile. »
Si l’on prend en compte le nombre croissant d’internautes et d’appareils connectés, cette empreinte environnementale pourrait augmenter de manière exponentielle d’ici 2040 ! Les émissions de GES dues au numérique atteindraient alors 6,7 % du total national, selon un rapport mandaté par le Sénat auprès de l’ADEME (1) et l’Arcep (2).
Parallèlement, ce que l’on nomme désormais « infobésité » nuit gravement à la santé humaine. Cette surabondance de contenus internet bombarde l’internaute d’informations plus ou moins utiles.
Parmi les effets secondaires de cette plaie qu’est l’infobésité, on peut noter en tout premier lieu une fatigue informationnelle. En second lieu, on déplore une difficulté à distinguer les données fiables de celles sujettes à caution ou fausses, les fameuses « fake news ».
Alors, comment réagir ? La sobriété éditoriale propose des axes d’amélioration dans ce qui est à la fois un enjeu environnemental et une problématique de santé, aussi bien physique que psychologique. Ces objectifs, particulièrement importants en RSE (responsabilité sociale des entreprises), se retrouvent dans la loi REEN (3), qui vise à responsabiliser les acteurs du secteur.
💡 Une politique de sobriété éditoriale regroupe des bonnes pratiques permettant de concilier la réussite commerciale d’un site internet avec des idéaux écologiques. Quels sont les avantages et inconvénients de cette démarche ?
Avantages et inconvénients d’une politique de sobriété éditoriale
Les entreprises trouveront plusieurs bénéfices à adopter des stratégies pour diminuer leur empreinte environnementale :
- limitation de l’énergie et de la bande passante, lors du transfert des données et de l’affichage ;
- marque de respect envers les lecteurs qui favorisent les démarches « slow » ;
- allègement des pages ;
- sites plus « responsive » sur les téléphones portables, donc plus agréables et donnant envie à l’internaute d’y rester ;
- diminution de la charge cognitive : les internautes récolteront plus d’informations en moins de temps ;
- suppression des pages superflues de type « chair à algorithmes » (tels les soldats « chair à canon » envoyés en nombre au combat et sacrifiés au cours des guerres).
L’engagement dans la sobriété éditoriale représente bien entendu un coût, principalement en temps consacré à la mise en place d’une politique dédiée. C’est un défi ! Plus que des inconvénients, on peut noter des craintes des entreprises à se diriger vers la sobriété éditoriale.
C’est le revers de la médaille ! « Sobriété » implique « moins » (de pages, de contenu). On pourrait donc craindre une diminution de la visibilité du site et une baisse du nombre de visites. Mais cette appréhension du « moins » est balayée par Ferréole Lespinasse, au vu des résultats obtenus par ses préconisations.
💡 En effet, si votre auditoire est sensibilisé à la sobriété d’une manière générale, votre politique renforcera sa fidélité. Accorder son intérêt à un site éco-conçu constitue un engagement sur la durée et engendre la confiance de votre auditoire. Vous vous positionnerez naturellement en expert diffusant un contenu premium !
Alors, quelles actions entreprendre pour devenir un pro de la sobriété éditoriale ?
La sobriété éditoriale en exemples
La sobriété éditoriale appartient au mouvement « slow ». Cette philosophie s’attache à combattre les modes de vie liés à des habitudes de surconsommation, comme le « fast » (fast-food, fast-fashion…).
L’objectif de ces tendances (slow-life, slow-tourisme, slow-content…) est clair : ralentir ses modes de consommation afin de réduire notre impact environnemental.
1. Prendre le temps d’élaborer une charte éditoriale en y intégrant vos principes de sobriété
Une charte éditoriale permet de poser par écrit vos lignes directrices en réfléchissant au type de pages que vous souhaitez inclure à votre site :
- des informations cohérentes avec votre stratégie de marque, vos engagements et vos valeurs d’éco-conception ;
- des règles de référencement, un ton, des mots-clés ;
- l’harmonisation de votre communication avec vos réseaux sociaux.
Pour y intégrer les principes de sobriété éditoriale, il vous suffira d’ajouter à ce document quelques principes. Parmi eux : votre rythme de publication ; les formats à privilégier (articles, newsletters, livres blancs…) ; la qualité et le cycle de vie de vos contenus.
💡 Ce document vous accompagnera tout au long de la gestion de votre site. Vous vous y reporterez pour créer votre planning éditorial et respecter vos lignes directrices. Vous ferez ainsi d’une pierre, deux coups. Vous fournirez du contenu de grande qualité et respectueux de la planète !
2. Démarrer votre planning de sobriété éditoriale
Un planning éditorial est un calendrier prévisionnel de vos publications. Il sert à planifier, organiser et coordonner la création de contenus sur une période donnée. Le but d’un tel planning ? Assurer une communication cohérente et régulière, en déterminant notamment sur quels mots-clés se placer afin d’obtenir une visibilité optimale sur les moteurs de recherche.
Voici une méthode pour intégrer le concept de sobriété éditoriale à votre outil. Dans un tableau comme l’exemple ci-dessous, listez vos différentes pages et complétez les quatre colonnes. Vous obtiendrez ainsi une vue d’ensemble de votre site et une idée des contenus importants et réellement utiles (« slow-content») et de ceux non-essentiels (« snack-content »). Voici un exemple pour un site de vente de chaussures de sport :
| Page | Brève description des idées développées | Redondance avec d’autres pages ? Doublons ? Snack-content ? | Taille des images Possibilité de les réduire ? | Pertinence : page utile pour les recherches des internautes ? |
| Page d’accueil | Présentation du site | Non | Vérifier la possibilité de réduire les images | Envisager une étude sur les mots-clés pour encore mieux répondre aux recherches |
| Page à propos | Valeurs et histoire de l’entreprise | Non | Images déjà réduites | – |
| Article de blog n° 1 | Bien choisir vos chaussures de randonnée pour femmes | Possibilité de redondance avec une partie de l’article n° 2 | Images à réduire ou à supprimer | Pertinent : répond précisement à la requête « chaussures de randonnée femmes » |
| Article de blog n° 2 | Les chaussures de randonnée roses, un atout pour vos balades ? (ton humoristique) | Snack-content Plus ou moins doublon avec l’article n° 1 | Image OK | Redondance : les informations les plus importantes figurent déjà dans l’article n° 1 |
| … |
Exemple de tableau destiné à élaborer une charte de sobriété éditoriale
💡 N’hésitez pas à consulter cet article : « Slow content : le guide complet pour entreprises à impact », pour vous informer sur la différence entre le « slow » et le « snack ».
À partir du bilan effectué avec votre tableau, vous pourrez :
- lister vos différents sujets, ce qui vous permettra éventuellement de fusionner des articles ;
- réfléchir à la pertinence de certains contenus ;
- décider de supprimer ceux qui font doublon ;
- planifier dans le temps la réalisation de votre planning.
🏡 Cela ressemble à la gestion d’un jardin : réorganiser les plates-bandes, décider de pérenniser ou non des plantations, adopter une cohérence globale.
3. Fusionner, recycler ou supprimer certains contenus pour optimiser votre site
Sur la base de votre planning de sobriété éditoriale, regroupez les contenus en doublon pour prendre une décision, pour chacun d’entre eux. Classez-les selon les options suivantes :
- fusionner, lorsque deux articles sont très proches ;
- conserver, si l’article est à jour et correspond à vos engagements de sobriété ;
- transformer, par exemple élaborer un « livre blanc » à partir d’éléments importants ;
- optimiser, pour gagner des lecteurs, notamment en ajoutant des mots-clés secondaires ;
- supprimer, si la page ne vous semble plus indispensable au vu des opérations précédentes, ou si son trafic est insuffisant.
De même, cherchez à améliorer vos textes en actualisant les données ou encore en retravaillant l’introduction et la conclusion. Si vous fusionnez deux pages, complétez avec de nouveaux paragraphes, surtout si le sujet a évolué depuis la mise en ligne. Remaniez vos « titles » (les titres apparaissant sur la page de recherche Google). Enfin, soignez vos métadescriptions, en ajoutant des mots-clés. Les techniques d’optimisation rendent vos contenus uniques : les moteurs de recherche les favoriseront.
💡 Au niveau SEO, soyez vigilants à respecter votre politique de départ et votre maillage interne (insertion de liens vers d’autres contenus de votre site). Ces éléments se révèlent extrêmement bénéfiques pour le référencement naturel.
4. Établir une politique de suivi des contenus
En suivant les principes de la sobriété éditoriale, votre contenu vous garantira un effet plus fort et vous fidéliserez vos prospects. Il sera donc important d’établir une véritable politique de suivi :
Politique de suivi de contenu et mindset pour un site adoptant la sobriété éditoriale
Le rôle de la rédaction web SEO dans la sobriété éditoriale
La rédaction web porte mal son nom ! Il ne s’agit pas de simple rédaction, mais de l’utilisation de nombreuses techniques. Celles-ci ont le pouvoir de faire remonter un site sur les pages de recherche (SERP – search engine results pages). Résultat : augmentation des visites qualifiées et donc de vos ventes. Confier des missions à un rédacteur web, loin d’être une dépense, constitue un investissement pour la réussite de votre entreprise !
💡Nous n’irons pas jusqu’à les comparer aux 12 travaux d’Hercule ou aux exploits de super–héros ! 😉 Mais de la création de pages web au conseil en stratégie éditoriale, en passant par les audits SEO et le coaching, les missions en rédaction web sont variées et pleines de richesse.
Le rédacteur web SEO est souvent comparé à un « couteau suisse ». Véritable artisan de l’optimisation d’un site, il intégrera volontiers la sobriété éditoriale dans le carquois de ses compétences. Parmi ses engagements :
- Il se focalisera sur la qualité, plutôt que la quantité, bannissant le « snack content ». Pour cela, il privilégiera des contenus à la fois optimisés pour les moteurs de recherche et respectueux des principes de sobriété.
- De même, il saura structurer sa production : titres et sous-titres optimisés, mots-clés et liens internes placés de façon naturelle. Cette manière de travailler facilitera la lecture et la compréhension de l’internaute, réduisant ainsi sa charge cognitive.
- Il vous guidera dans l’élaboration de chartes et de plannings éditoriaux, avec pour effet d’optimiser la cohésion de votre contenu. Ces outils se révèlent d’une efficacité prouvée pour par exemple éviter deux articles doublons, aux URL proches. Cette erreur fréquente brouillerait votre image et les deux URL risqueraient d’être purement et simplement ignorées par les moteurs de recherche.
- Grâce à une veille sur les évolutions des moteurs de recherche, il vous garantira l’utilisation des techniques les plus récentes. Google retravaille ses algorithmes très régulièrement. Par exemple, une des dernières mises à jour favorise les contenus de qualité, bien structurés et plutôt longs.
💡 Rédaction web SEO et sobriété éditoriale se révèlent non seulement conciliables, mais tout à fait complémentaires. Toutes deux favorisent l’expérience utilisateur en se concentrant sur l’intention de recherche et les besoins réels des internautes.
Si l’on devait résumer la sobriété éditoriale en un seul mot, ce serait « responsable » :
- Une responsabilité personnelle : en réduisant votre impact carbone, en expliquant cette démarche à vos lecteurs, vous les inciterez à se montrer vigilants quant à leurs propres pratiques.
- Une responsabilité collective : ensemble, prenons conscience de l’impact environnemental d’internet et encourageons les éco-gestes des entreprises comme des particuliers, dans un cercle vertueux.
💡 Découvrez dans cet autre article comment la rédaction web SEO et la RSE peuvent constituer un combo gagnant.
Sources :
ARCEP : numérique et environnement
Ecoindex : Quel est l’impact environnemental de votre site ?
Sobriété éditoriale : 50 bonnes pratiques pour écoconcevoir vos contenus web
Mettre à jour un contenu existant : le grand ménage du blog
- ADEME : Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie
- Arcep : Autorité de régulation des communications électroniques
- Loi REEN : Réduire l’empreinte environnementale et écologique du numérique
